Forum :
|
Peinture à l'huile & acrylique |
Message :
|
Re :Ca dort ? |
Auteur :
|
pat |
Date et heure :
|
31-10-2005 17:22 |
Contenu :
|
|
Mon cher pefusho,
"le donneur de leçon de service et l'asseneur patenté de jugements définitifs" n'a pas ce week-end arpenté les quelques 600 stands des exposants du marché de l'art contemporain de la Bastille, et pourtant j'étais à la Bastille hier. Justement parce que J.Garcia a bien compris comment raquetter de manière officielle les pauvres pseudo artistes qui n'ont qu'une envie, vendre et qui parce que bien souvent, ils ne sont pas professionnels ont les moyens de payer très cher la possibilité d'exposer. Je l'avais déjà dit dans un autre post, je ne cautionne pas ce genre de "marchés"....Je n'y ai d'ailleurs jamais déjà vu de sublime. Ceci dit, je trouve je ne suis effectivement absolument pas conscient de ne jamais être d'accord par principe avec les autres et de dire la même chose quand je développe mes arguments. Et je te prierai, poliment pour cette fois, de laisser au vestiaire le ton condescendant avec lequel tu m'abordes. Le "bon garçon", que, rassures-toi, tu n'as pas accablé, te dit bien des choses et n'en pense pas moins de toi. Je pense depuis pratiquement la création de ce forum avoir apporté ma pierre à son évolution. J'en attendrai autant de toi avant de poursuivre la discussion. Il est certain que face à certaines attitudes je ne suis pas toujours très tendre. Mais sache que je ne suis pas non plus tendre avec moi-même. Remarque également que, par politesse, je ne me suis jamais exprimé par rapport à ta production, disons "très diverse". Je sais, tu veux toucher à tout....ce qui, pour moi, n'est pas un signe de sincérité en peinture, désolé. Quant au cercle d'artistes que je connais, ils ne sont privilégiés que parce qu'ils sont de vrais professionnels et pas des rêveurs.....Tu connais peut être beaucoup de rêveurs. Mais je respecte aussi beaucoup les rêveurs.... Pour terminer heureusement, je suis content que tu sois d'accord avec moi. Si on veut rester amateur, restons le vraiment et peignons tranquilllement comme un loisir et si on veut passer professionnel, assumons le totalement avec tous ses avantages et ses inconvénients. Vois-tu mon cher Pefusho, je ne t'appréciais pas beaucoup au travers de tes diverses précédentes interventions, et aujourd'hui mon impression se confirme. Comme quoi, des ondes passent pas les tuyaux de l'internet....bonnes et mauvaises. La loi des 70/20/10........ Ceci dit sans vraiment d'animosité, juste un feeling.... Patrick ----- pefusho a écrit ----- Salut Pat, Je reviens de la Bastille où j'ai arpenté les quelques 600 (six cent !) stands des exposants. La règle des 70/20/10. 70% d'oeuvres approximatives, 20% de belles choses et 10% de sublimes qui vous donnent l'envie de remiser définitivement vos pinceaux. Joel Garcia a tout compris lui, il ne peint pas, il ne vend pas, il organise les salons. Ceci étant posé en préambule, mon cher Pat, je souhaite te faire une remarque que je me suis abstenu de te faire, par correction, depuis un certain temps à la lecture de nombre de tes posts. Tu m'apparais (je dis bien "apparais" ) comme le donneur de leçons de service et l' asseneur patenté des jugements définitifs. Le genre qui n'est pas d'accord avec les autres quasiment par principe et qui lorsqu'il développe ses arguments dit pratiquement la même chose. En es tu conscient? "Je suis au moins d’accord avec toi sur un point : " merci à Lorelei pour cet intéressant débat." Je pourrai répondre à ton post sur le même ton badin: Je suis au moins d'accord avec toi sur un point :" et plus je me dis que je suis un nullard et moins j’ai envie de vendre ma production." Mais je ne souhaite pas t'accabler car dans le fond tu dois être un bon garçon. Cette petite mise au point indispensable ayant été faite, Sur le premier point : il y a bien antinomie entre les qualités de peintre (d'"artiste" en général) et celle de commercialisateur. Celà n'a rien d'un cliché ni d'un classement dans des petites boîtes.Tu peux connaître des peintres qui ont le talent de commercialiser mais j'en connais un plus grand nombre qui en sont incapables. Comme je l'ai dit dans mon post, tu dois juste connaître ceux qui invalident la règle. Un cercle privilégié, je présume. Sur le deuxiéme point : tu dis la même chose que moi. Bien sûr, lorsque on a un peu de sens critique, on relativise ses travaux, on sait qu'il existe mieux. Mais je ne parle pas des gens de bon sens d'exception. Je parle du plus grand nombre. Des 70% qui exposaient ce week end à la Bastille leurs barbouillis. La majorité des peintres amateurs, semi professionnels, professionnels se prend pour de grands artistes qui "doivent" vendre. D'où leur incompréhension et leur désarroi lorsqu'ils ne vendent pas. Sur le troisiéme point : tu es d'accord. Je préciserai simplement que la "promotion commerciale" picturale est moins apparente, moins tonitruante que dans d'autres domaines et peut pour celà passer inaperçue. En ce qui concerne la conclusion : tu ne me suis pas. Je pense que tu ne m'as pas bien lu. " soyez un artiste avec un grand A et crevez de faim dans l’ignorance ou soyez un commercial et vivez dans l’opulence " Où as tu lu cette phrase, qui doit crever de faim, vivre dans l'opulence? Je dis simplement que l'on peut aimer peindre tranquillement, comme un loisir, un passe temps, et être parfaitement heureux sans chercher à vendre (. C'est là me semble t il la voie normale de l'amateur peignant pour son plaisir et sans prétention. Pourquoi "crever de faim") Je précise ensuite que si l'on veut passer à un second stade, la commercialisation, celle ci ne se fera pas seule et exigera que l'on s'en occupe sérieusement et quasi professionnelement et là, on s'éloigne du statut d'amateur, il faut le savoir et ne pas rêver.(Et rien n'est moins sûr que de vivre dans l'opulence) C'est tout et rien d'autre. Je souhaitais t'apporter ces quelques précisions, certes, longues et te faire part des remarque préléminaires qui me parraissaient nécessaires. Bien à toi. JJ ----- pat a écrit ----- Bonjour, Je suis au moins d’accord avec toi sur un point : " merci à Lorelei pour cet intéressant débat. Pour le reste, je te trouve un peu désabusé, et personnellement, je trouve que tu uses un peu trop de clichés faciles (" dichotomie entre créateur et commercial ", " on se prend tous pour de grands artiste ", " créateur introverti et commercial extraverti ",…). La réalité n’est pas aussi simple que ça et ne peut se mettre dans des petites boîtes. Si tu permets je voudrais répondre à tes trois points : 1) création antinomique de la commercialisation : Heureusement que non. Je connais nombre de peintres professionnels qui assurent et assument leur promotion et leur commercialisation. Et heureusement pour eux, car les vrais galeristes deviennent de plus en plus rares, rentabilité oblige. On a plus souvent affaire à des loueurs de murs qu’à des gens qui acceptent de prendre les risques financiers et commerciaux de leurs choix artistiques. Certes, parmi les créateurs, certains son mieux armés que d’autres pour assumer ce rôle et se vendre, mais je crois que cette " fonction " et cette qualité doit aussi faire partie du bagage du créateur moderne. Je pense qu’elle faisait aussi partie des créateurs plus anciens….Donc personnellement je pense qu’on ne peut classer les classer les gens dans ces " petites boîtes ". Tout ça est lié et fait partie d’un tout…. 2) on est tous persuadés d’être de " grands artistes "…. Alors je suis l’exception qui confirme la règle. Je plaisante… Là, je ne te suis pas du tout….tout est affaire de lucidité. Moi, plus j’avance et plus je côtoie des vrais artistes et plus je me dis que je suis un nullard et moins j’ai envie de vendre ma production. Mais , plus j’ai envie de travailler pour avancer encore…Et je voudrais bien, mais je ne sais pas comment faire, que tous les barbouilleurs du Dimanche restent des barbouilleurs du Dimanche et ne se prennent pas pour des Léonard de Vinci ou des Claude Monet. Il suffit d’avoir des yeux et d’aller voir les Nymphéas pour rentrer chez soi et ….ranger ses pinceaux, ou au moins de se remettre en question. Et je ne parle même pas des chefs d’œuvre de Vermeer ou de Rembrandt. De la lucidité que diable….et tout ça n’est pas la faute des impressionnistes, mais de Jean-Claude….(encore lui…) 3) la réussite par le " bourrage de crâne " OK, je te rejoins assez dans des domaines autres que la peinture (musique de variété, littérature). Je ne suis pas convaincu que ce soit le cas dans la peinture. Sans trop réfléchir, je n’ai pas d’exemple de créations contemporaines hyper connues à la suite d’un battage médiatique. Conclusion : Là, je ne te suis pas. Ta classification " soyez un artiste avec un grand A et crevez de faim dans l’ignorance ou soyez un commercial et vivez dans l’opulence " ne me satisfait pas du tout. Je pense sincèrement qu’on peut être un artiste et un créateur, travailler honnêtement et sincèrement et , sans renier ses valeurs, entrer dans un certain système pour tenter de vivre de sa production. C’est du moins ma philosophie. Heureusement que j’y crois, sinon, je crèverais….Encore une fois, je crois qu’il faut vraiment situer le débat. La vente pour moi ne se justifie que pour des " vrais " artistes. Des gens pour qui l’art est leur vie et leur moyen d’exister. Troll l’a parfaitement souligné. Et que tous ces amateurs marrons arrêtent de polluer le monde de l’art. cette situation devient d’ailleurs un tel problème que la maison des artistes, par son président Rémi Aron, a demandé aux instances fiscales d’assurer de plus en plus de contrôles dans tous ces salons où nombre de gens vendent sans rien déclarer à la maison des artiste, ni payer d’impôts sur ces revenus occultes. Voilà cher Pefusho ce que moi je pense. C’est aussi un long mail, mais c’est vraiment un sujet qui me tient à cœur. Et encore merci à Lorelei….. ----- pefusho a écrit ----- Salut à tous, Et merci pour Lorelei d’avoir amorcé cet intéressant débat. J’aimerai y participer en essayant d’y apporter une réponse en trois points. 1- La dichotomie qui existe entre créer et commercialiser. Beaucoup d’entre nous peignent et ne vendent pas, ou pas assez à leur gré. Mais la création est antinomique de la commercialisation. Et ceci dans tous les domaines artistiques. Le créateur (peintre, musicien, écrivain…) est plutôt un introverti qui travaille seul et à son rythme (peignant par exemple plusieurs tableaux en une semaine et rien en 6 mois). Le commercialisateur est plutôt un extraverti, allant au devant des autres, travaillant selon un planning et des objectifs précis. Les qualités de l’un sont les défauts de l’autre. Pourquoi croyez vous qu’il existe des galleristes, des agents littéraires et des impressari si les créateurs étaient capables spontanément de commercialiser leurs œuvres ? 2- On est tous sincèrement persuadés d’être de « grands artistes » Ce n’est pas de notre faute mais celle des impressionnistes. Avant eux l’excellence d’un tableau était essentiellement lié à sa qualité photographique. L’amateur qui regardait ces travaux comprenait immédiatement qu’il n’arriverait jamais à une telle maîtrise. Qu’il était nécessaire pour essayer de l’acquérir d’entreprendre de longues études, d’apprendre patiemment pendant de longues années dans l’atelier d’un maître. De quoi décourager le plus grand nombre. Après les impressionnistes et les divers courants qui en ont résulté ( pour avancer rapidement dans le temps et ne prendre que des exemples arbitraires : Miro, Dubuffet et l’art brut, Pollock aux EU…) chacun s’est dit « que sapristi des trucs pareils et qui se vendent un fric fou, moi aussi je peux le faire » Et chacun s’est senti capable de faire de grandes choses qui se vendront bien. Ajoutez à cela la valorisation du statut de peintre (qui n’étaient rien d’autres que des « traîne patins » et des quasi voyous dans l’esprit commun du siècle dernier), l’évolution des techniques (chacun peut s’acheter pour pas très cher du matériel qui aurait fait pâlir d’envie les artistes des siècles passées) la civilisation du temps libre…et nous sommes tous devenus peintres attendant la même reconnaissance pour nos travaux que celle accordée à des œuvres guère plus méritantes. 3- Et on arrive au 3eme point et à la grande règle : quand il y foultitude de talents , ou de savoir faire comparable, si vendre est la sélection suprême, la sélection par le « talent » n’est plus suffisante. Pour prendre un autre domaine que la peinture : la musique. Des milliers de chansons sont composés par des milliers d’auteurs. Pour combien de chansons à succès. Qu’est ce qui fait le succès d’une chanson ? Sa qualité musicale ? Ses paroles ? Non : le nombre de fois où elle passe à la radio ou à la TV, en un mot sa promotion. Pour prendre un autre domaine que la musique : la littérature. Des milliers de livres sont écrits chaque année. Qu’est ce qui fait un succés d’édition ? Lire plus haut. En peinture c’est exactement pareil. Bien sûr certains esprits forts me citeront dans un domaine ou un autre des réussites d’où la promotion commerciale a été absente. Le succés « du bouche à oreille » du vrai artiste laborieux et méritant. Ce sont des exemples vrais mais dont le caractère anecdotique ne sert qu’à valider la règle générale vraie dans 90 % des cas. En un mot et pour conclure ce long post, la peinture est pour vous un passe temps sympathique, un délassement agréable, un accomplissement : restez dans le premier cercle, celui des poètes et des créateurs. Peignez pour vous et peu importe le reste. Vous voulez vendre ? Alors entrez dans le deuxième cercle. Abandonnez votre innocence et votre ingénuité, analysez ce qui se vend, ou ça se vend, à quel prix et peignez çà, uniquement. Endossez votre costume de prospecteurs, partez en rendez vous, ne rechignez pas devant les rebuffades, les déconvenues, soyez blindés. Vendez vous, vantez vous, clignez de l’œil , tapez dans le dos, téléphonez, rappelez, ne vous laissez pas éconduire par la secrétaire, ayez un argumentaire béton. C’est ça ou rien. Il faut choisir. Le galleriste japonais qui de passage en France tombera sur une de nos toiles exposées dans la salle des fêtes de Scrougne la forêt, et ébahi devant notre art nous signera un contrat, n’est pas encore parti du japon. Il n’est même pas né. Voire, son géniteur éventuel n’a pas encore songé à procréer. Bien à vous JJ ----- Lorelei a écrit ----- Bonsoir chers forumeurs dormeurs ! Ca dort je trouve sur Sa en ce moment. Voilà...un truc m´agace depuis un bout de temps...fallait que ca sorte, c´est parti ! Je trouve navrant, déplorable, triste, désolant, le fait que beaucoup d´artistes (ou pseudo, ou aimeraientbien) perdent leur temps, leur énergie, à essayer de vendre plutôt qu´á créer et cela en dépi du bon sens. Regarder les pauvres "oeuvrettes" se battrent en duel sur X sites internet... C´est désolant !!! Avant d´apprendre à vendre ne serait-il pas plus important d´apprendre à peindre ? C´est pas parce que Jean-Claude sait appliquer la règle du gras sur maigre que cela l´autorise à se prendre pour un artiste ! Et à vouloir vendre en plus... Sacré Jean-Claude ! A vos avis. Amicalement P.S.: et me dites pas, "c´est bien, j´aime bien", ca marche pas sur ce coup là ! |
Actions: | Répondre | Retour au forum | Affichage à plat | Précédent | Suivant |