Cet article aborde les différentes notions de base du modelage d'une sculpture en argile. Les liens ci-dessous permettent un accès rapide aux grandes parties. Avant de commencer, il faut choisir son matériau et se munir de différents instruments...
La chamotte
Il existe deux familles d'argiles: Les argiles chamottés et les argiles non chamottés. La chamotte contenue dans les argiles chamottés se présente sous forme de morceaux d'argile déjà cuite. Il existe des argiles finement chamottées et des argiles grossièrement chamottées. La chamotte a l'avantage de laisser passer l'air lors de la cuisson, ce qui évite les fissures et les cassures des sculptures, mais l'inconvénient majeur de lui rendre un aspect granuleux. Au contraire, l'argile non chamotté a un rendu lisse et agréable au toucher mais les risques de fissures sont grands si certaines précautions - évidement minutieux, temps de séchage respecté - ne sont pas prises. Ainsi l'argile chamottée est conseillée aux débutants et l'argile pure aux plus expérimentés.
La couleur
La couleur, due a des oxydes métalliques, est révélatrice des propriétés "sableuses" de l'argile chamottée. L'argile noire est extrêmement sableuse et les formes allongées sont cassantes - par exemple un bras en l'air, une jambe ou une branche. La terre blanche est souvent moins sableuse que la terre noire, enfin la terre jaune ou orange est peu "sableuse" et se travaille très bien. Cette dernière est donc recommandée pour les débutants et les techniques d'expression rapide. A l'inverse, les terres non chamottées présentent des caractéristiques plastiques assez semblables quelque soit leur couleur.
Les indispensables
L'instrument le plus important: La main! Faire une sculpture en argile c'est d'abord le plaisir sensuel du contact avec la matière! Mais néanmoins, quelques instruments peuvent aider, là où la main manque de précision! Les mirettes et ébauchoirs aident à creuser la terre de différentes façon, d'où leurs formes variées. Le bol d'eau est obligatoire. Le pulvérisateur n'est pas indispensable mais il aide à garder longtemps la terre légèrement humide. Le brumisateur est encore mieux, mais c'est peut être du snobisme...
Puis il faut donner une forme...
Il n'y a pas d'instrument particulier pour l'inspiration, laissez les mains agir, le reste est superflu!
Enfin, il faut évider les parties trop épaisses pour cuire l'oeuvre...
L'évidement
Lorsque la terre a acquis une consistance de cuir, la sculpture doit être coupée en deux (du moins la partie à évider si la sculpture est dissymétrique). Chaque portion est évidée au moyen d'une mirette, il est important de garder une main sur la surface extérieure lors de cette opération afin de sentir l'endroit où l'on creuse et de prévenir d'éventuels trous. Il faut laisser uniformément environ deux centimètres d'épaisseur. Les deux parties sont striées en croix sur la coupure et ré assemblées à l'aide d'une barbotine: Diluer la terre utilisée dans un peu d'eau et appliquer au pinceau. Les traces de la coupure sont ensuite éliminées à l'ébauchoir, ou au doigt.
La cuisson
Deux étapes essentielles de la cuisson sont à respecter: Une première cuisson lente à feu "doux" - environ 600° - suivi d'une cuisson plus rapide à grand feu - entre 900 et 1200° selon la qualité de la terre. La première cuisson permet d'évacuer toute l'eau contenue dans la sculpture en profondeur alors que la deuxième cuit réellement l'argile. La cuisson dure environ environ 24h - et d'angoisse - avant d'ouvrir le four.
La cuisson n'est pas indispensable pour la conservation des oeuvres, on pense ici aux caricatures de Daumier, mais elle y contribue grandement. Il est aussi possible de se faire cuire ses oeuvres dans des boutiques spécialisées.
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