Vous êtes nombreux à vouloir vous lancer dans cet art, à la richesse incroyable. Les possibilités en sont immenses et quel plaisir ! Cette série de "cours" a pour but de permettre à tout à chacun de maximiser le plaisir et les résultats que l'on peut tirer d'une pratique telle que la peinture à l'huile. Nous ne croyons pas au cours qui explique ce qu'est le beau, ce qui est bien dessiné, ou bien peint. Nous ne croyons pas non plus au cours qui donnerait des recettes de cuisine du style : pour faire un chef d'oeuvre, prenez une toile 20F, du bleu de prusse et du jaune de Naple, une brosse en soie de porc N°10... Mais nous croyons qu'il est possible de transmettre une certaine technique, des conseils, et surtout des idées et des exemples. Alors, à vos pinceaux, et envoyez nous des photos de vos oeuvres !

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Au sommaire de ce cours d'introduction, la présentation du matériel et quelques techniques élémentaires pour essayer de mieux débuter à la peinture à l'huile.

 

palette de peintre

 

Pour peindre à l'huile il vous faut bien évidemment de la peinture, des pinceaux et un support pour tenir la peinture. Un chiffon pour essuyer, et du médium pour liquéfier la peinture. Du white-spirit et du savon pour nettoyer les pinceaux. Une palette pour faire les mélanges. Un chevalet, et un sujet.

Mais aussi de la patience et de l'observation, car il n'est rien de plus riche, diversifié et passionnant que la peinture. Il y a une infinité de tableaux possibles et la peinture à l'huile est l'un des moyens les plus riches de parvenir à s'exprimer.

Sa principale caractéristique est son séchage lent, qui permet des modelés et des travaux étalés dans le temps.

 

La peinture s'achète en tubes ou en pots de contenance variable. Toutes vos huiles devraient être de la même marque afin de ne pas avoir de problème de miscibilité et de séchage. Voilà pour la théorie. En pratique, il arrive d'avoir 2, 3 marques et même si ce n'est pas idéal, souvent les promotions font que l'on oublie un peu la prudence.Et c'est très rare que cela pose problème.

Quelles couleurs acheter ? Théoriquement, on doit pouvoir tout peindre à partir des trois couleurs primaires, qui sont le bleu cyan, le magenta et le jaune. Il vous faut donc au moins ces trois couleurs. Faites attention, le "rouge primaire" est en fait un rose et pas un vermillon. Le jaune primaire est le jaune citron. Le bleu cyan est souvent du bleu de Ceruleum ou de Prusse. A ces trois couleurs primaires, on adjoindra communément un noir (d'ivoire), un blanc (de titane), du bleu outremer ou azur, un rouge vermillonné, un jaune d'or (qu'on dirait orange). Et des terres : ocre rouge, terre de sienne, ocre jaune. Enfin, un vert émeraude complétera cette liste de couleurs. Achetez si vous pouvez de la peinture fine à extra fine, évitez les études, sauf si vous envisagez de travailler de grandes surfaces.

Pinceaux en poil synthétique.

Pour les pinceaux, rien ne sert d'investir dans de la martre kolinski, ou du pinceau de luxe. Il vous faut des brosses et des pinceaux. Comme son nom l'indique la brosse est faite de poils durs et sert à brosser. Peu importe sa forme, plate ou ronde. La brosse classique et économique, la plus courante, c'est la soie de porc. Pour les grandes tailles, n'hésitez pas à vous fournir dans les magasins de bricolage. La brosse permet de faire pénétrer la couleur dans la toile ou de déposer celle-ci par touches nerveuses. Le pinceau, plus doux, sera souvent synthétique ou en poil de martre pour les fortunés. (Synthétique : Sépia de Raphael par exemple). Si la brosse sert à peindre par touches, ou à faire pénétrer la peinture dans le support, le pinceau permet de ne pas déranger les sous-couches, d'effectuer des travaux plus transparents et diffus comme un glacis. Il vous faut un assortiment large de pinceaux et de brosses dans des tailles variées. Un ou deux petits pinceaux - des "trois poils" - suffisent pour les détails. On les préférera de bonne qualité et nerveux. Pensez à vous munir aussi d'un pinceau éventail, d'un pinceau petit gris, d'un ou deux cotons tiges ça peut toujours servir... On peut peindre aussi à l'éponge.

 

Comme support, utilisez de la toile, des cartons toilés, des blocs de papier pour l'huile, ou du bois. La peinture à l'huile adhère pratiquement sur toutes les surfaces, y compris le verre, contrairement à la peinture acrylique. Le support préférentiel et traditionnel est le chassis entoilé, car il est lléger, et possède une certaine souplesse.

 La technique : dessin et palette

On peut avant d'attaquer la peinture à proprement parler réaliser un dessin préalable sur la toile. Nous ne saurions trop vous conseiller aussi de réaliser des esquisses afin de déterminer la composition et palette à utiliser. Les techniques que l'on peut employer sont décrites ci dessous. Si vous avez un dessin à reproduire, il y a plusieurs possibilités.

Dessin au fusain

C'est le plus classique. On effectue le dessin au fusain légérement et on efface au chiffon (en tapant plus qu'en frottant) ou on fixe avant de peindre. Effacer au chiffon est mieux, car le fusain à tendance à se mélanger à la peinture et à la griser.

 

Dessin au crayon

 

On peut dessiner au crayon mais il risque de transparaître, et sa finesse en fait finalement un matériel peu utilisé pour dessiner avant de peindre.

 

Dessin à l'huile

 

Avec une couleur neutre et très diluée en jus, et un pinceau fin. Le principal avantage est qu'on a rien à effectuer après, ni a effacer. Il est parfois plus difficile de dessiner au pinceau car on ne peut pas réellement effacer; sauf au chiffon. C'est la technique qui semble encore la plus simple.

Lors de la constitution de la palette préférer n'employer que peu de peinture afin d'éviter de gâcher, mais sortez de la couleur de plusieurs tubes. 7 ou 8 tubes. Evitez de sortir du blanc et du noir au départ, car leur utilisation se fait, sauf certains sujets, plutôt en fin de travail. Le blanc constitue le plus grand des pièges car il ternit les couleurs.

 La technique : L'action de peindre

L'action de peindre se fait debout, le bras tendu en tenant le pinceau par le bout du manche de façon à avoir du recul. On peint sur tout le tableau à la fois afin d'avoir une bonne vue d'ensemble. On commencera avec des gros pinceaux, par couvrir rapidement toute la toile, grossièrement sans chercher à obtenir un résultat final dès le départ, avec une peinture peu épaisse, et diluée au médium. On peindra plutôt en jus, a moins qu'on ne cherche à réaliser une toile très empatée. L'intérêt de cette approche c'est qu'elle met en valeur au mieux la couleur, car les lumières qui sont faites par transparence sont toujours très belles, vives et chatoyantes. Le blanc à utiliser est le blanc de la toile. Le blanc du tube ne sert qu'à ternir les couleurs ou peindre des gris, ne l'employez pas dès le départ.

La peinture à l'huile ne se travaille pas différement des autres peintures, simplement elle offre une possibilité de travail dans la durée. Comme elle met longtemps à sécher, on peut procéder à la réalisation de modelés délicats ce qu'on ne peut pas faire simplement avec de l'acrylique. L'huile possède un fort pouvoir couvrant et on peut la diluer pour travailler en transparence. On peut aussi travailler en pâte, ce qui se fait souvent en fin de travail, lors de la réalisation des derniers effets. On doit peindre gras sur maigre. Cela signifie que l'on doit peindre avec une peinture de plus en plus riche en gras, donc en huile.

On réalisera les sous-couches plutôt en camaïeu, ébauche rapide mais complète de l'oeuvre. Les valeurs doivent être appliquées correctement. Ne pas hésiter à passer et déborder sur le dessin préalable sous peine d'avoir des limites ratées, des halos. Les mélanges se font de deux manières. Sur la palette, puis sur la toile. Sur la palette on fait un premier mélange rapide. Et sur la toile on mélange avec ce qui est déjà posé. On peut aussi superposer et faire un mélange optique par transparence ou par granulation (mélange optique). Il faut couvrir toute la toile, avant de chercher à la critiquer réellement car les couleurs et les valeurs n'existent que relativement à autre chose.

Puis enrichir la palette et la pâte en travaillant toujours partout à la fois. Bien veiller aux limites et aux contacts. Reculer souvent pour juger votre travail. Soyez votre premier spectateur. La toile doit être cohérente à tout moment ou presque. On affinera donc le travail petit à petit, partout à la fois mais on doit pouvoir s'arréter en cours de travail dans un état complet ou il est difficile de dire que la toile n'est pas achevée.

Ne serrez pas vos bouchons trop fortement, pour faciliter l'ouverture du tube plus tard. 1/4 de tour suffit.
Passez un tube récalcitrant sous l'eau chaude pour décoincer le bouchon.

 

 

 

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