Principes de mise en valeur

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Nous savons qu'afin de rendre les formes complexes d'un corps, il ne suffit pas de faire le tour de celui-ci au crayon. La figure n'a pas besoin d'être cernée, et le trait doit s'affirmer aux endroits que l'on souhaite valoriser. La mise en valeur permet de rendre les volumes, en tirant partie de l'éclairage.

La valeur, c'est l'intensité lumineuse. Pour mieux la percevoir, il faut plisser les yeux. on obtient alors une vision moins colorée mais plus contrastée. La valeur se perçoit bien sur un dessin monochrome, mais elle existe aussi dans une peinture colorée.

Voir aussi Valeur et couleur
Cet article fait partie d'une série qui montre les différentes techniques que l'on peut employer pour dessiner et peindre des modèles vivants.
Nous allons mettre en valeur le croquis ci dessous. On remarquera la composition qui le place dans un carré, ainsi que la légéreté du trait à cette étape.
esquisse
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La mise en valeur doit se faire progressivement et partout à la fois. L'erreur classique consiste à se focaliser en une zone, à boucher la zone (c'est à dire rendre impossible toute augmentation de la valeur). Dans un tel cas, on ne peut plus rattraper le dessin, si on ne peut pas effacer. En montant les valeurs progressivement, le dessin apparaît naturellement comme une photographie qui se révèle. Idéalement on devrait pouvoir être interrompu à chaque instant à la tête d'un dessin achevé. degrade
Dans le dégradé ci-dessus, on voit la plage de valeurs que l'on peut obtenir avec un outil donné. Si nous commencions à appuyer avec la valeur du bas, la plus forte, nous ne pourrions plus nuancer.

Etapes pas à pas

La première question à se poser est : où sont les clairs ? Quel est le niveau moyen ? On prend alors un outil large, et on passe un voile d'ombre sur les zones d'ombres, en épargnant les clairs.

Ici on choisit les clairs sur le modèle, avec un éclairage partant d'en bas à droite. On prend un large fusain et on recouvre, les zones sombres, sans crainte "d'abimer" le dessin
Ouvre une autre fenêtre avec l'image agrandie Première étape Deuxième étape  
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Le fusain

Lors d'une mise en valeur au fusain il ne faut pas hésiter à casser l'outil pour l'avoir à la taille désirée. Et l'utiliser sur le coté. On emploira un chiffon pour estomper et effacer. Une gomme mie de pain pourra être utilisée par la suite, comme outil à dessiner des clairs. La gomme au fusain, c'est le chiffon.

 

Pratique : mieux distinguer l'essentiel

Pour mieux distinguer l'essentiel, il suffit de plisser les yeux comme si l'on était ébloui. Ainsi les détails disparaissent. On voit mieux l'essentiel qui permet de suggérer ce que l'on dessine. Un dessin ne doit pas raconter. Il doit évoquer, suggérer. Le dessinateur s'adresse à quelqu'un d'intelligent, qui n'a parfois besoin que de très peu de choses pour comprendre ce dont on lui parle.

Un titre se doit d'embrouiller les idées, non de les embrigader
Umberto Eco

Et bien je crois qu'on peut affirmer qu'un dessin, c'est la même chose. Nous ne devons indiquer que l'essentiel. Suggérer, éveiller dans l'esprit du spectacteur des images, des sentiments.Mettre des détails oui, mais imperceptibles. Pas d'anecdotique!

Croquis blanc sur noir

En blanc sur noir, le principe est le même...

Contraste & limites

Tout est affaire de contacts et de contrastes. Ainsi un clair paraît d'autant plus clair qu'il est entouré de sombres. Méfiez-vous en comme de la peste. Il est ainsi d'un trait qui apparait d'autant plus nettement qu'il est fin et aux limites dures. Dans le dessin les zones communiquent entre elles et la lumière circule créant des contrastes et des dialogues entre les zones.

Dans l'image ci contre le carré de gauche semble plus clair que celui de droite. Il sont pourtant rigoureusement identiques. Bizarrement le carré de gauche semble aussi plus grand. C'est une illusion d'optique.

On constate clairement le même phénomène dans l'image ci contre. Pourtant la bande centrale est d'intensité constante, ce que nos yeux démentent vigoureusement. Avoir conscience de se phénomène permet d'éviter des erreurs, et d'expliquer des phénomènes qui paraissent bizarres.

Souvent on se demande quelle valeur ou quelle couleur utiliser pour signifier la distance. "Si je mets du noir c'est devant ?" La distance est affaire de limites, pas de valeur ou de couleur. Une limite douce, floue, apparaît lointaine. Plus la chose que l'on regarde est loin moins on voit de détails. Une limite rigide, un tracé net, à la serpette, est proche.

Valeur et graphisme

La mise en valeur peut être associée à un graphisme marqué, ce qui est facilité par la réalisation des valeurs à l'aide de hachures. On essaiera avec ces hachures de suivre le mouvement des corps, afin de faciliter la lecture des formes. Ainsi on rend mieux les volumes. Par exemple, une surface verticale sera mieux exprimée à l'aide d'un graphisme vertical.

En savoir plus...
La perspective
 
Utilisation du graphisme
 
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